Musée valise : La Mer imaginaire
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Musée valise : La Mer imaginaire

La Fondation Carmignac, en partenariat avec le GHU Paris psychiatrie & neurosciences, présente « Le musée-valise : La Mer imaginaire », un musée ambulant et miniature imaginé comme un cabinet de curiosités contemporain à destination des hospitaliers et du public.

Croquis musée-valise
Croquis musée-valise
Stephan Zimmerli

Le projet musée-valise essaye de répondre à la problématique suivante : comment condenser dans une boîte la richesse d’une exposition d’art contemporain qui proposait d’explorer un musée d’histoire naturelle sous-marin ?

DE L’ÎLE À LA CHAMBRE : LA BOÎTE BLEUE

Version itinérante de l’exposition La Mer imaginaire présentée en 2021 à la Villa Carmignac sur l’île de Porquerolles sous le commissariat de Chris Sharp, le musée-valise est pensé comme un petit théâtre mobile où chaque scène dévoile de nouvelles œuvres.
Au rythme d’une ouverture chorégraphiée de l’objet, des œuvres de Miquel Barceló, Bianca Bondi, Jean Painlevé ou encore Yves Klein se révèlent dans un jeu de lumières, de son et d’images animées. Mécanismes secrets inspirés des magiciens, électronique de précision dissimulée dans les charnières et écran amovible participent à la mise en scène de ce musée miniature camouflé sous l’apparence d’un coffre en bois.

Musée-valise - fermé
Musée-valise - fermé

L’APPEL AUX SENS & À LA MÉMOIRE

« Le musée-valise est un espace mental, la représentation physique de l’intérieur d’un esprit. Chaque niche y est habitée par une œuvre, une idée, une vision, un souvenir. En réinventant le scénario imaginé par le commissaire Chris Sharp, le musée-valise déploie l’histoire de La Mer imaginaire en sept temps. Durant le temps de présentation au public - environ une demi-heure - l'espace-temps perçu bascule et ralentit, entre les suspensions temporelles induites par les mouvements des vidéos subaquatiques, le crescendo graduel des éclairages internes de l'objet, les temps d'observation et d'écoute lente que requièrent les œuvres.
Le musée-valise se présente en premier lieu comme un dispositif visuel, un objet à regarder autant qu'il nous regarde (par sa présence silencieuse d'abord, puis par ses ouvertures et béances, et enfin par les regards que les œuvres elles-mêmes projettent. Dès la naissance du projet, il est apparu essentiel de penser le dispositif comme une expérience intrinsèquement multisensorielle : matérialité douce des surfaces extérieures de la valise en bois lasuré, enregistrement sonore subaquatique de Michel Redolfi, mais surtout par la possibilité pour le public de saisir directement en main certaines œuvres (la main-ammonite fossile de Julien Discrit, le pigment bleu d'Yves Klein, une « larme de mer » en verre de David Horvitz...). L’interaction entre la boîte et les œuvres, entre les œuvres et le public propose l’idée d'une perception incarnée, d'un art pénétrant autant l'esprit que le corps.
Le musée-valise devient une capsule temporelle et culturelle portant en elle des mémoires profondes (traces fossiles, films d'archives, sédimentations...) autant que des visions et des projections futures (mutations artificielles et processus anthropiques, abstractions et scenarii poétiques...).
L’ensemble du volume abrite ainsi une sorte de mémoire collective, celle de l’exposition originelle La Mer imaginaire mais aussi des visiteurs et usagers qui apportent leur propre expérience de l’objet. »
Stephan Zimmerli, concepteur du musée-valise

L’UTILISATION THÉRAPEUTIQUE ET LA CIRCULATION DU MUSÉE-VALISE

Le musée-valise s’adresse aux usagers des institutions de soin (patients mais aussi entourage et soignants) dont l’accès aux institutions muséales est bien souvent entravé par l’état clinique ou les conditions matérielles ou logistiques. L’objet sera utilisé au sein du GHU Paris pour la mise en place de dispositifs de médiations thérapeutiques impliquant les patients mais aussi les soignants et/ou l’entourage, coordonnées par un thérapeute, et permettant de ménager des temps de rencontre, créateur de liens, et donnant accès à une clinique précieuse.
Le musée-valise s’adresse aux patients, aux proches et aux professionnels, et sera l’opportunité de créer des liens ténus et sensibles entre tous les acteurs des services de soin.
Des visites seront planifiées dans toutes les structures du GHU Paris pour créer une rencontre surprenante autour de cet objet inédit et esthétique. Chacun s’en appropriera tout ou partie pour le bénéfice de la réflexion et la possibilité d’exprimer ses ressentis. Expérimenté pour au moins un an au sein du GHU Paris, le musée-valise a ensuite pour vocation de poursuivre son itinérance dans d’autres hôpitaux, écoles et prisons ainsi que dans des festivals et salons consacrés à l’art contemporain et aux métiers d’art.


L'équipe

Le musée-valise a été dessiné et conçu par l’artiste et architecte Stephan Zimmerli sur une idée originale de Charles Carmignac, avec l’accompagnement scientifique du Dr Mathias Gorog et du Dr Laurène Egger.

Commissaire de l’exposition d’origine La Mer imaginaire : Chris Sharp
Coordination générale : Amélie Blanchy
Réalisation : Atelier Terreaux – Henri Terreaux
Lumières : Alexis Coussement et Frédéric Audoux
Tirages : Initial Labo
Cadres et soclage : Version Bronze
Électronique et audiovisuel : Ithaque