Exposition | AFGHANISTAN : NO WOMAN'S LAND
Port de Solférino, côté Musée d'Orsay, Paris
25 octobre 2024 - 18 décembre 2024
Rendez-vous à Paris pour la double exposition NO WOMAN'S LAND consacrée à la situation des droits des femmes en Afghanistan réalisée par Mélissa Cornet et Kiana Hayeri dans le cadre de la 14e édition du Prix Carmignac.
En partenariat avec Amnesty International & le festival PhotoSaintGermain.

LE REPORTAGE
Au cours des six derniers mois, avec le soutien de la Fondation Carmignac, Kiana et Mélissa ont parcouru sept provinces de l’Afghanistan pour enquêter sur les conditions de vie imposées aux femmes et aux filles par les talibans qui, selon les recherches d’Amnesty International, pourrait constituer un possible crime contre l’humanité de persécution fondée sur le genre. Elles ont rencontré plus de 100 Afghanes, interdites d’école et enfermées chez elles, des femmes journalistes et activistes luttant obstinément pour leurs droits, des mères horrifiées de voir l’histoire se répéter pour leurs filles.
Elles ont documenté la manière dont les talibans, dans le cadre d’une société profondément patriarcale, ont systématiquement éliminé les femmes de la vie publique en leur retirant leurs droits les plus élémentaires : aller à l’école, à l’université, travailler, s’habiller comme elles le souhaitent, fréquenter les bains et les parcs publics, et même les salons de beauté.
Le changement le plus frappant que Kiana et Mélissa ont observé depuis août 2021 est la perte générale d’espoir parmi les femmes que leur situation puisse s’améliorer : leurs rêves d’éducation et d’intégration dans la société se sont évanouis sous leurs yeux, elles sont devenues les premières victimes des crises économiques et alimentaires, et de l’effondrement du système de santé.
Comme le dit une militante féministe qui, ne se voyant plus aucun avenir en Afghanistan, a quitté le pays : « Nous avons oublié toute joie, nous ne savons pas où en trouver. J’ai perdu toute ma motivation, je pleure toute seule en cachette. C’est comme si on m’avait enfermée dans une pièce dont je n’ai pas le droit de sortir. Je ne trouve même plus de goût à la nourriture. »
L'EXPOSITION
Cette exposition rend compte des expériences spécifiques à leur genre qui modèlent la vie des femmes et des filles sous le régime taliban. La scénographie, conçue Alice de Bortoli et son collectif Ortiche, propose une dichotomie du dehors et du dedans : un espace extérieur dominé par les hommes, que les femmes observent depuis des fenêtres métaphoriques et dont l’accès leur apparaît hors de portée. En brutal contraste, l’espace intérieur est vécu par elles comme un sanctuaire de plus en plus étroit, seul domaine où elles peuvent encore exprimer leur humanité, incarnation du possible et de l’espoir.
Pourtant, entre ces deux univers subsiste un espace intermédiaire fragile mais capital qui permet de redessiner des frontières et de sauvegarder des possibilités. Un espace liminal protégé par des femmes journalistes et activistes qui jouent un rôle clé en donnant de la voix pour lutter pour leurs droits, défier les normes et promouvoir le changement. Elles mettent au jour les récits cachés et encouragent le dialogue qui permet aux femmes de reconquérir leur propre histoire et de transformer leur présence dans les sphères publique et privée.
L'exposition documente cette situation extrêmement sensible par le biais de divers médias, photos, dessins, vidéos, mais aussi en créant des œuvres d'art en collaboration avec des adolescentes afghanes.
INFORMATIONS PRATIQUES
Au Réfectoire des Cordeliers
Du 25 octobre au 18 novembre 2024
15 rue de l’école de Médecine, Paris (métro Odéon)
Du lundi au dimanche, 11h-19h
Entrée libre, sans réservation
Sur le Port de Solférino, face au Musée d’Orsay
Du 31 octobre au 18 décembre
Port de Solférino, 75007 Paris
Exposition extérieure, accès libre, ouverte au public 24/7
En partenariat avec la Ville de Paris

Le reportage
LES LAURÉATES : KIANA HAYERI ET MÉLISSA CORNET

Kiana Hayeri, née en 1988 à Téhéran, a déménagé adolescente à Toronto. Pour s’adapter aux défis de ce nouvel environnement, elle a choisi la photographie comme moyen de combler le fossé linguistique et culturel.
En 2014, un mois avant le retrait des forces de l’OTAN, Kiana a déménagé à Kaboul et y est restée pendant 8 ans. Ses travaux s’attachent à des sujets complexes, les migrations, l’adolescence, l’identité et la sexualité dans des sociétés en conflit.
En 2020, Kiana a reçu le Tim Hetherington Visionary Award, pour son projet sur les dangers du journalisme amateur “hit & run” , et la même année, elle a été la sixième récipiendaire du prix James Foley pour la couverture des conflits. En 2021, elle a reçu la prestigieuse Médaille d’or Robert Capa pour sa série “Where Prison is a Kind of Freedom” qui documente la vie de femmes afghanes dans les geôles d’Hérat, en Afghanistan. En 2022, Kiana a fait partie de l’équipe de journalistes du New York Times dont l’enquête “The Collapse of Afghanistan” a été couronnée par le prix Hal Boyle et sélectionnée pour le prix Pulitzer du reportage international. La même année, elle a remporté le prix Leica Oscar-Barnack pour son reportage “Promises Written On the Ice, Left In the Sun”, plongée dans l’intimité d’Afghans de tous les horizons. En 2024, elle a publié “When Cages Fly” ouvrage sélectionné pour le programme Joop Swart Masterclass, et a été désignée avec Mélissa Cornet lauréate du 14e Prix Carmignac du photojournalisme.
Kiana Hayeri, TED Fellow, exploratrice National Geographic et collaboratrice régulière du New York Times et du National Geographic, est actuellement basée à Sarajevo, où elle produit ses reportages sur les Balkans, l’Afghanistan et d’autres régions.
Site internet : www.kianahayeri.com
Instagram : @kianahayeri

Mélissa Cornet, chercheuse en droits des femmes, a vécu et travaillé en Afghanistan entre janvier 2018 jusqu’après la chute de Kaboul. Avant août 2021, elle a enquêté entre autres sur l’émancipation économique des femmes, leur implication dans les élections et le processus de paix, et la violence exercée contre elles. Demeurée dans le pays après août 2021, elle a continué à voyager dans une douzaine de provinces, offrant une perspective unique depuis l’intérieur du pays sur la dégradation continue des droits des femmes et des filles. Elle a depuis publié des articles sur l’impact de la crise alimentaire sur les femmes et les filles, sur leur intégration possible dans les programmes d’aide humanitaire, sur la santé mentale des travailleuses humanitaires, et sur les programmes d’émancipation économique des femmes dans un pays où elles ne sont plus autorisées à étudier ou à se déplacer sans chaperon.
Experte reconnue des droits des femmes en Afghanistan, Mélissa Cornet a été interviewée par de nombreux journaux français et médias internationaux, dont The Guardian, la BBC, Voice of America, The Times ou PBS (Frontline). Présente sur ABC News, MSNBC, France 24, BFM TV ou Arte, conférencière invitée à la Chambre des communes au Royaume-Uni et à l’Institut des États-Unis pour la paix (USIP), elle est titulaire de masters en relations internationales, et en droit international des droits de l’homme.
En 2024, elle a été désignée avec Kiana Hayeri lauréate du 14e Prix Carmignac du photojournalisme.
Site internet : www.melissacornet.org
Instagram : @melissacrt
PARTENAIRES

Le festival PhotoSaintGermain, organisé par l’association éponyme, créée en 2010 et présidée par Benoît Sapiro, effectue chaque année un travail historique et prospectif, faisant place aux talents émergents aussi bien qu’aux artistes les plus reconnus de l’histoire de la photographie. Organisé au coeur de Paris, PhotoSaintGermain s’ancre dans une géographie particulière, riche en histoire et en culture, celle de Saint-Germain-des-Prés, et cherche à rassembler
et associer l’ensemble des acteurs qui constituent cette topographie particulière. PhotoSaintGermain propose un parcours gratuit et libre d’accès d’expositions dans une sélection de musées, centres culturels, galeries et librairies de la rive gauche, présentant une programmation riche et éclectique proposée par les galeries associées ainsi que plusieurs expositions originales et projets inédits pensés et produits par le festival.
En savoir plus : www.photosaintgermain.com
Dates de la 13e édition du festival : du 31 octobre au 3 novembre 2024.

Amnesty International est un mouvement de plus de 10 millions de personnes qui se battent chaque jour et partout dans le monde pour promouvoir et faire respecter l’ensemble des droits humains inscrits dans la Déclaration universelle des droits de l’homme. Organisation indépendante de tout gouvernement, de toute tendance politique, de tout intérêt économique et de toute croyance religieuse, elle intervient dans le monde entier afin de prévenir et de faire cesser les atteintes graves à l’ensemble de ces droits.
Les enquêtes menées par les équipes de recherche d’Amnesty International en Afghanistan depuis le retour des talibans au pouvoir, en août 2021, qualifient les persécutions fondées sur le genre – dont font l’objet les femmes et les filles – de possible crime contre l’humanité.
Les Afghanes sont systématiquement effacées et discriminées dans tous les aspects de la vie publique, exclues
des espaces publics et privées de tous leurs droits fondamentaux, notamment de leur droit à l’éducation. Celles qui dénoncent ces privations de libertés sont violemment réprimées et celles qui fuient dans des pays voisins restent la plupart du temps toujours exposées aux dangers, au lieu d’être protégées. Harcèlement, arrestations arbitraires par les autorités locales et risque d’être renvoyées en Afghanistan sont leur lot quotidien. De plus, les visas permettant de rejoindre la France à partir de ces pays sont délivrés au compte-goutte et les délais pour obtenir un rendez-vous dans les consulats sont sans cesse rallongés.
À l’automne 2023, Amnesty International France a donc lancé une campagne de mobilisation, de sensibilisation et de plaidoyer pour que la France respecte ses engagements, délivre des visas et accueille les femmes et les filles afghanes en exil.
En savoir plus : www.amnesty.fr
MÉCÈNE

Initial LABO a engagé toute son expertise dans la production de l'exposition NO WOMAN'S LAND du 14e Prix Carmignac du Photojournalisme : tirages et impressions, encadrements, structures.
Plateforme dédiée à la photographie et aux photographes, située au cœur de Boulogne Billancourt, Initial LABO rassemble en un même lieu une galerie, une librairie et une boutique connectées avec l'activité du laboratoire, où professionnels et amateurs viennent travailler avec les tireurs. Du tirage fine art aux expositions très grands format, le laboratoire met son exigence et ses capacités créatives, techniques et industrielles au service des projets des photographes, des institutions, des festivals et rencontres photographiques.