Photojournalisme

EXPOSITION : GHANA, Sur la route de nos déchets électroniques

Fondation Manuel Rivera-Ortiz (MRO), Arles

1 juillet 2024 - 29 septembre 2024

La Fondation Carmignac et la Fondation MRO présentent l’exposition E-waste : Sur la route de nos déchets électroniques du 1er juillet au 29 septembre 2024 à la Fondation MRO (Arles).

Après avoir longtemps envahi l’Asie, les déchets électroniques (e-waste) venus d’Europe et des États-Unis arrivent aujourd’hui en grandes quantités et en violation des traités internationaux dans les pays d’Afrique de l’Ouest, dont le Ghana. Malgré sa stabilité politique, le Ghana fait face à la prolifération de décharges informelles à ciel ouvert. C’est dans ce contexte que le journaliste d’investigation Anas Aremeyaw Anas et les photojournalistes Muntaka Chasant et Bénédicte Kurzen (NOOR), lauréats de la 13e édition du Prix Carmignac, ont réalisé leur reportage.

Ghana, Accra, Zongo Lane, printemps 2023.
Ghana, Accra, Zongo Lane, printemps 2023.
Zongo Lane ressemble à une caverne d’Alibaba. Des centaines de petites boutiques de composants électroniques, de modules et de pièces détachées en tout genre peuplent les rues étroites de ce vieux quartier d’Accra. Les appareils électroniques cassés sont démontés et réutilisés. Des Ghanéens, mais aussi des Nigérians, travaillent ici. C’était aussi le marché des équipements électriques et électroniques usagés (UEEE) en provenance d’Europe, mais les rues étroites ne permettaient pas à tous les conteneurs de se garer et de se décharger sans créer une situation de trafic compliquée. Alors qu’en Europe les réparateurs indépendants ont quasiment disparu, c’est tout un écosystème économique qui survit grâce à cet artisanat. © Bénédicte Kurzen pour la Fondation Carmignac / NOOR

E-waste : Sur la route de nos déchets électroniques explore les ramifications du trafic d’e-waste de l’Europe au Ghana, révélant l’opacité de ce circuit mondialisé et mettant en lumière les opportunités et l’impact environnemental de cette économie.
Les statistiques issues du dernier rapport des Nations Unies sur les déchets électroniques complètent cette investigation d’envergure.

Vue d'exposition "E-waste : Sur la route de nos déchets électroniques" | Photos exposées : Muntaka Chasant pour la Fondation Carmignac / prise de vue : Nicolas Brasseur
Vue d'exposition "E-waste : Sur la route de nos déchets électroniques" | Photos exposées : Muntaka Chasant pour la Fondation Carmignac / prise de vue : Nicolas Brasseur

L'exposition E-waste : Sur la route de nos déchets électroniques fait partie d'une plus large exposition intitulée "L'Engagement" présentée par la Fondation MRO dans le cadre d'une programmation associée aux Rencontres d'Arles.

L’Engagement
L’exposition explore la complexité de l’engagement à travers le prisme de la migration, de la mondialisation et des crises identitaires. Au regard des œuvres de divers artistes, elle soulève les dilemmes du concept de légalité ainsi que les tensions liées à l’appartenance. Cette exposition nous pousse à réfléchir sur notre propre responsabilité et notre engagement, tout en rendant un hommage appuyé au travail de reportage.


Informations pratiques

Dates : du 1er juillet au 29 septembre 2024
Fondation Manuel Rivera-Ortiz (MRO), 18 rue de la Calade, 13200 Arles - France
Entrée gratuite avec le Pass Rencontres d'Arles - plein tarif 6 €.

Vue d'exposition "E-waste : Sur la route de nos déchets électroniques" | Photos exposées : Bénédicte Kurzen pour la Fondation Carmignac / prise de vue : Nicolas Brasseur
Vue d'exposition "E-waste : Sur la route de nos déchets électroniques" | Photos exposées : Bénédicte Kurzen pour la Fondation Carmignac / prise de vue : Nicolas Brasseur

Quelques images du reportage

© Bénédicte Kurzen (NOOR) pour la Fondation Carmignac
© Bénédicte Kurzen (NOOR) pour la Fondation Carmignac
Hambourg est l’une des principales places de marché pour les appareils électriques et électroniques usagés. Tous les vendredis et samedis, toute la nuit, une foule d’Africains, d’Allemands, de Maghrébins, de Roms et d’autres se presse au marché aux puces de Bahrenfelder Trabrennbahn pour y vendre, acheter et échanger de petites quantités d’objets qui viendront compléter les chargements plus importants de produits électroniques en conteneurs. Les marchés aux puces sont les lieux traditionnels de ce commerce, même si Internet devient un forum toujours plus populaire.
© Muntaka Chasant pour la Fondation Carmignac
© Muntaka Chasant pour la Fondation Carmignac
Simon Aniah, 24 ans, brûleur, fait partie des centaines de jeunes gens qui ont migré de Vea, dans le Haut Ghana oriental, pour travailler dans les déchets électroniques à Accra et s’élever socialement. Leur région d’origine affiche le taux de chômage le plus élevé du Ghana parmi les 15-24 ans.
© Muntaka Chasant pour la Fondation Carmignac
© Muntaka Chasant pour la Fondation Carmignac
Près du bidonville de Old Fadama à Accra, de jeunes hommes extraient des matières premières secondaires de matériels électroniques en fin de vie, circuits imprimés d’équipements électroniques et de téléphones mobiles, processeurs, barrettes mémoires, aimants néodymes et autres composants contenant des métaux rares et précieux. Une partie est exportée depuis le Ghana pour être récupérée.
© Muntaka Chasant pour la Fondation Carmignac
© Muntaka Chasant pour la Fondation Carmignac
Près du bidonville de Old Fadama à Accra, de jeunes hommes extraient des matières premières secondaires de matériels électroniques en fin de vie, circuits imprimés d’équipements électroniques et de téléphones mobiles, processeurs, barrettes mémoires, aimants néodymes et autres composants contenant des métaux rares et précieux. Une partie est exportée depuis le Ghana pour être récupérée.
© Muntaka Chasant pour la Fondation Carmignac
© Muntaka Chasant pour la Fondation Carmignac
En juillet 2021, le gouvernement ghanéen a fait raser la casse d’Agbogbloshie, plus grand site de recyclage informel de déchets électroniques du Ghana, ce qui a entraîné le déplacement de milliers de travailleurs, pour la plupart issus du nord du pays. Le traitement des déchets, devenu clandestin, s’est alors rapproché des lieux d’habitation comme Old Fadama, bidonville situé en face de l’ancienne casse.
© Bénédicte Kurzen (NOOR) pour la Fondation Carmignac
© Bénédicte Kurzen (NOOR) pour la Fondation Carmignac
Zongo Lane est une caverne d’Ali Baba. Cette rue étroite d’un vieux quartier d’Accra est peuplée de centaines d’échoppes. S’y trouvent des réparateurs et, souvent, des vendeurs de pièces détachées. Ici, les appareils électriques sont désossés et réutilisés. Ghanéens et Nigérians y travaillent. L’endroit servait aussi de place de marché pour les D3E venus d’Europe, mais, vu l’étroitesse de la rue, il n’était pas possible de se garer et de décharger des conteneurs sans bloquer la circulation. En Europe, les réparateurs indépendants ont quasiment disparu, mais ici, un système économique complet dépend de cet artisanat.
© Bénédicte Kurzen (NOOR) pour la Fondation Carmignac
© Bénédicte Kurzen (NOOR) pour la Fondation Carmignac
Lapaz est le quartier d’Accra où des conteneurs déversent des appareillages électriques et électroniques importés du monde entier, essentiellement par des hommes d’affaires ghanéens. Les écrans de télévision sont les articles les plus courants et les plus populaires. Il est fréquent que des familles entières participent à cette activité, depuis Ghana ou depuis l’étranger, en remplissant des conteneurs de déchets d’équipements électriques et électroniques, sélectionnés selon les demandes du marché.
© Muntaka Chasant pour la Fondation Carmignac
© Muntaka Chasant pour la Fondation Carmignac
Les déchets électroniques offrent de nombreuses opportunités aux ateliers de réparations et de pièces détachées. Dans Old Fadama, des réparateurs informels ont appris à adapter des équipements en fin de vie à de nouveaux usages. Comme par exemple intégrer les moteurs électriques de vieux climatiseurs et réfrigérateurs à des ventilateurs de plafond.