Fabiola Ferrero
The 12th Carmignac Photojournalism Award, dedicated to Venezuela and its hardships at the individual, social and ecological levels, was awarded to Fabiola Ferrero.
In her report, Fabiola Ferrero explores the disappearance of the Venezuelan middle
class. A prosperous democracy in the 1960s-1970s, Venezuela is now struggling to extricate
itself from a deep political and economic crisis that has widened the inequality gap and destroyed the middle class. Mixing archival images, videos and photographs, Fabiola Ferrero
chronicles this vanished economic success and contrasts it with the Venezuela of today.
“My family, friends and later myself left Venezuela, leaving only traces of a long gone promise. I went back to dig into the past to photograph the remains of a lost glory built on oil. This project is a search for a country that existed before collapse.”
Fabiola Ferrero
Some images from Fabiola Ferrero's report in Venezuela
« Aux pires heures, lorsque je m’immergeais dans une mer calme, blanche et gelée, j’ai tiré quelques conclusions que j’ai ensuite minimisées : il existerait une force d’autodestruction au Venezuela, le pays a voulu se désintégrer, peut-être pour tout reprendre à zéro. La société elle-même a convoqué son bourreau et lui a confié une masse pour faire voler en éclat toute construction et toute pensée. Avais-je raison ou raison en partie ? Je ne m’en soucie plus. Les sociétés d’études de marché qui mènent des enquêtes dans le pays se sont heurtées à une certitude : les Vénézuéliens veulent la normalité. Former un couple, fonder une famille et lui assurer logement et sécurité, scolariser ses enfants et les emmener à la plage le samedi. Beaucoup de ceux qui, confrontés à d’innombrables périls, ont quitté le pays, l’ont fait dans la conviction qu’ils n’y trouveraient jamais la normalité. Cette normalité-là. Parce qu’au Venezuela, le manque de liberté ne consiste pas à être emprisonné (bien sûr, il y a des centaines de prisonniers politiques), mais à affronter chaque jour, à chaque instant, un pouvoir omniprésent, et plus fort que vous, qui contrôle votre liberté de vous déplacer, de choisir, d’évoluer selon vos capacités et même de manger ce que vous voulez. Le régime est toujours là à vous surveiller, à vous demander ce que vous allez faire, pourquoi vous êtes là, où vous allez, ce que vous avez dans votre sac, quels messages vous avez sur votre téléphone portable ; à dévaluer votre salaire, les services publics, les lois ; à faire tomber des murs, à parrainer le saccage de la propriété privée et des universités, entre autres institutions ; à organiser le pillage, à livrer le patrimoine de la république à la rapine… comme si la jungle du désastre engloutissait tout ce qui a été construit. »
Milagros Socorro
Journaliste et écrivaine vénézuélienne
Extrait de la monographie The Wells Run Dry, de Fabiola Ferrero, oct. 2022.
Fabiola Ferrero is a journalist and photographer born in Caracas in 1991 and currently based in Bogota (Colombia).
Her personal work is the result of how her childhood memories contrast with nowadays Venezuela, her home country. Using her background in writing and investigative journalism, which she studied in Caracas (UCAB), she develops long term visual projects about South America, and especially Venezuela’s crisis. Her educational background in photography includes the Joop Swart Masterclass 2019 and the Eddie Adams Workshop.
She was a jury member for the World Press Photo 2022 contest South American region and Magnum Foundation Fellow for the Social Justice Program in 2018. Interested in bringing opportunities to other newcomer photographers in the region, Fabiola founded Semillero Migrante, a photography mentorship program around migration. Among her recognitions are the Inge Morath Award, 6Mois Photojournalism Award and the Getty Images Editorial Grant. She was also a finalist for the Alexia Grant, Eugene Smith Memorial Fund and the Leica Oskar Barnack Newcomer Award. As well as developing independent investigations in South America, her work has been featured in TIME, The New York Times, National Geographic, M Magazine, Le Monde, and others.
She is the 12th Carmignac Photojournalism Award laureate.
MONOGRAPH
Price: 35 euros, 45 USD, 58 CAD, 35 GBP
Size: 21 × 28 cm, 160 pages
Contributors: Fabiola Ferrero, 12th laureate of the Carmignac Photojournalism Award,
Milagros Soccoro, journalist and writer
Publishers: Fondation Carmignac and Reliefs Editions
Photo: © Olivier Moritz for Reliefs
THE JURY
Quentin Bajac, CHAIR
Director, Jeu de Paume
Marcos Gómez
Director of Amnesty International Venezuela
Whitney Johnson
Director of visuals and immersive experiences at National Geographic
Patricia Laya
Venezuela bureau chief for Bloomberg News
Finbarr O’Reilly
Laureate of the 11th Edition of the Carmignac Photojournalism Award
Sandra Stevenson
Associate director of photography at CNN